10 mai 2018

Six pratiques managériales du monde entier pour travailler autrement

Par CAMILLE MARCHAIS 

Nouvelles règles : Redéfinir le mot « travail » : nombreuses sont les entreprises dans le monde qui changent leurs pratiques managériales pour améliorer le quotidien des salariés.

Hugo et François , deux étudiants de l’EM Lyon Business School et de l’Edhec, « baroudeurs de l’innovation managériale » 2017, ont réalisé un tour du monde de six mois en vue de répertorier les  pratiques managériales innovantes. Aperçu de six d’entre elles, qui améliorent le quotidien des salariés.

1. Patagonia, Etats-Unis

Intégrer la famille au coeur de l’entreprise

Le fabricant de vêtements écoresponsables américain est précurseur dans l’installation de crèches dans l’entreprise. Très tendance aux Etats-Unis, elles facilitent le quotidien des salariés en leur permettant de réconcilier vie professionnelle avec vie personnelle. Résultat ? Moins de congés parentaux et moins d’absentéisme. Le réceptionniste de l’accueil « était ravi de voir ses enfants grandir et aujourd’hui, son fils travaille pour le groupe », témoigne Hugo. Un moyen très efficace de fidéliser ses salariés.

2. Palo IT, Singapour

Faire respecter des valeurs

Créé en 2009, le cabinet de conseil Palo IT, qui aide les entreprises à tirer parti de la révolution digitale, veut faire de l’éthique un fil rouge. Au travers de son  pratiques managériales , l’entreprise veille au respect de ses valeurs. Ce groupe de personnes indépendantes basé à Singapour s’assure que les missions effectuées par les collaborateurs ne sont pas nocives pour la société. Selon Hugo, de cette façon, « les salariés auront confiance en une entreprise qui met un point d’honneur à faire respecter ses valeurs plutôt que de les afficher simplement sur un mur ».

3. Semco, Brésil

Fini le top management

Chez Semco, fabricant brésilien de matériel industriel, tous les salariés sont valorisés, quel que soit leur niveau hiérarchique. L’entreprise leur propose de participer aux réunions stratégiques, habituellement réservées aux dirigeants. Le nombre de places reste néanmoins limité. « Le salarié d’une usine située à 500 kilomètres du siège peut venir s’asseoir autour de la table, en compagnie des plus hauts responsables de l’entreprise », explique Hugo. « Cela lui permet de faire entendre sa voix. » Les salariés se sentent écoutés et, surtout, valorisés.

4. Great Little Box Company, Canada

Faire des rêves une réalité

Le designer et fabricant canadien de packaging s’est récemment lancé dans un projet innovant. A travers le programme « Dream Outside the Box », le groupe propose à chaque salarié d’afficher sur un mur, de manière anonyme, un  rêve qu’il aimerait réaliser. Parmi les exemples, Hugo cite « le financement des études de ses enfants » ou « offrir un voyage à un proche qui n’en a pas les moyens ». L’ensemble des employés vote pour le rêve qu’il préfère. Une fois par an, l’entreprise se charge de le financer et de le réaliser.

Selon le même principe, l’entreprise  Aneo en France propose un « mur des exploits ». Depuis 2016, chaque collaborateur peut déposer un dossier qui détaille un exploit accompli. Après un vote collectif, celui qui l’emporte gagne un prix. « Ce genre d’initiative stimule la reconnaissance au sein de l’entreprise, ajoute Hugo. Le succès est tel qu’Aneo a décidé de réitérer le projet, mais en séparant cette fois l’action individuelle et l’action collective. »

5. Crisp, Suède

Rester à l’école

En Suède, beaucoup n’en reviennent pas et considèrent que la promesse était pourtant impossible à tenir. Crisp, une entreprise spécialisée dans le conseil digital, bloque une journée par semaine pour l’apprentissage. La quarantaine de salariés l’utilisent soit pour enseigner soit pour apprendre. Comme le précise Hugo, « ils investissent une partie de leur temps à donner ou à suivre des cours, à lire, à s’enrichir afin de toujours progresser et exceller dans leur domaine ». Une initiative qui stimule le salarié dans son travail, lui apporte un épanouissement et lui offre une liberté dans ses choix.

6. Siclo, Vietnam

Un simple merci suffit

Siclo est une petite entreprise vietnamienne qui a trouvé le moyen de remercier ses collaborateurs en créant une boutique en ligne reliée à la plate-forme de communication collaborative Slack. A la fin de la journée, chacun peut envoyer un  emoji en forme de taco pour remercier un collègue. Chaque fois qu’un taco est distribué dans la conversation, il est comptabilisé dans la boutique en ligne. Le salarié choisit ensuite parmi les cadeaux qu’il préfère : une activité, un bon d’achat, des accessoires… « Il se sent reconnu et encouragé publiquement, ce qui est particulièrement valorisant », confie Hugo.

Voir l’article de Camille Marchais sur lesechos.fr